samedi 31 janvier 2009

L'évasion.


C'était l'hiver. Le froid dehors, ici, entre nous. Et la distance, souvent, depuis ces derniers temps. Bonjour. Des banalités, des formalités, des politesses. Bonne nuit. Nos mots ne sonnent plus pendant le repas; nos rires ne résonnent plus, le soir quand tu rentres, trempé, quand tu danses, quand je me coiffe, quand je tente d'être jolie devant le miroir; nos regards ne se croisent plus, ni le matin au réveil, ni le soir; nos bouches ne se connaissent plus, nos corps ne s'effleurent même plus. Tu m'as oublié, pourtant je suis bien là, tu le sais, tu me vois tous les jours. Tu ne dors plus ton torse embrassant mon dos, tes jambes se fondant dans les miennes, ta tête intelligemment posée entre mon épaule et ma tête, ton souffle humide réchauffant ma nuque, jusqu'au matin. Tu dors à l'autre bout du lit, quand ce n'est pas dans le salon car il y fait trop froid. Tu ne me réveilles plus en m'embrassant délicatement le front, ou de ta voix douce et amoureuse. Tu claques la porte. Je me réveille, en sursaut, comprenant enfin que je te perds. Que nous nous perdons tous les deux, que l'amour nous fuit. C'était l'hiver. Le froid dehors, ici, dans mon corps. Et tu as claqué la porte.